Défi hydraulique à Armentières

Publié le 23 octobre 2025

Pour la première fois de son histoire, Rouby Industrie s’est attaquée à un chantier d’écluse équipé de « vannes segment ». Direction Armentières, sur la Lys, à la frontière franco-belge, pour un projet technique inédit mené avec succès. Nous revenons sur cette opération complexe, emblématique du savoir-faire et de la réactivité des équipes, en interrogeant le conducteur de travaux en charge du chantier.

Pourquoi ce chantier d’Armentières était-il si particulier ?

Nous avons remplacé deux portes sur une écluse, une amont et une aval, mais il ne s’agissait pas de portes standards. Ce sont des « vannes segment », capables de s’escamoter totalement. À notre connaissance, peu d’écluses utilisent cette technique. Nous avions fait la découverte de leur existence sur l’écluse de Denain en 2020, mais ces dernières avaient été mises au rebut. La seule en activité est celle sur l’écluse de Don, remise en état il y a 2 ans environ. Une vraie découverte technique pour nous.

Quelle était la localisation précise et qui en était le maître d’ouvrage ?

Le chantier se situe à Armentières, sur la Lys, à une centaine de mètres de la frontière belge. C’est la dernière écluse avant la Belgique. Le commanditaire était VNF (Voies Navigables de France, gestionnaire des écluses et ouvrages fluviaux dans toute la France) pour qui c’était également un projet spécial.

Quelles étaient les grandes lignes du projet ?

Le marché a été signé en 2021 et mis en pause pour des raisons budgétaires. Il a vraiment démarré en mars/avril 2024 avec l’étude. La fabrication a commencé en décembre et s’est terminée fin mars 2025. Les portes sont monumentales, avec des dimensions de 5,3 mètres sur 7 mètres pour 11 tonnes chacune. Rouby Industrie était mandataire du chantier, avec des lots couvrant l’électricité, le génie civil, la vantellerie et les vérins.

Quelles ont été les principales difficultés techniques ?

D’abord, le désamiantage des anciennes structures. Ensuite, le système d’étanchéité, les articulations, la manœuvre des vannes… autant d’aspects que nous n’avions encore jamais rencontrés sur une écluse. Le chantier a fortement mobilisé notre bureau d’études et notre atelier. Il fallait viser une installation sans faille. Et ça a marché : après la pose et à la mise en eau, pas une fuite !

Comment s’est passée la coordination sur site ?

Il y avait une réunion de chantier tous les jours entre le 18 mars et le 28 avril avec les autres entreprises d’électricité et de génie civil. La navigation étant stoppée pendant cette période, le « chômage » comme disent les VNF, il fallait être le plus efficace possible. De notre côté, nous n’avons pas « chômé » et avons même travaillé les week-ends pour tenir les délais !

Le transport des pièces a-t-il posé problème ?

Non, rien d’exceptionnel à signaler. Nous avions anticipé avec un transport exceptionnel standard. L’enjeu était surtout dans la préparation et la synchronisation des équipes.

Un souvenir marquant sur ce chantier ?

Une anecdote assez improbable : à un moment, quelqu’un s’est amusé à tirer sur le personnel de chantier avec une sorte d’Airsoft. Nous avons dû arrêter les travaux pendant une demi-journée, le temps que la police intervienne. L’enquête suit toujours son cours…

En quoi incarne-t-il l’ADN de Rouby Industrie ?

C’est typiquement un projet où la qualité d’exécution, la réactivité et la relation client ont fait la différence. Face à un fournisseur de vérins en retard, nous avons trouvé une solution alternative pour éviter des pénalités. Grâce à cette agilité, le chantier a été livré dans les temps, avec des vannes opérationnelles… et parfaitement dimensionnées !